Chroniques de la vie en Slashie, Épisode 5

Cpp et cc se trouvaient chez Init. Cc avait une requête et voulait que le Père de la Nation la lui accorde.

Mais Init avait beaucoup de travail. La Grande Sla/shie était très active ces jours. Le KerneL avait annoncé 2 nouveaux venus, qui, paraît-il, se nommaient parport_pc et ppa. Chez Init, se trouvaient aussi mkdir et mount.

Cpp salua :

« Bonjour, Messieurs ! » lança t-il à la cantonnade.

Surpris, les bin se retournèrent :

« Mais c'est cpp » s'écria mount, et il le prit dans ses bras, « l'est poli, ce garçu... »

Fièrement, cc s'avança :

« Nous lui apprenons les bonnes manières. On est bin ou on l'est pas.
- C'est bien, cc, continue ! Ton fils sera un digne repr/ésentant de la Nation. » remarqua Init. « Attendez un peu, je suis à vous... »

Et Init revint à ses dossiers avec mkdir et mount.

« Bon, tu vas aller sur la Grande Marc/he, tout en haut, et tu construit un inode zip, et... »

Sur la table d'Init, un appareil sonna et s'alluma. Le Chef de la Nation grommela :

« Hmmf, encore un bin de perdu. »

Il décrocha le téléphone et demanda :

« Ici Init. Que se passe t-il ? ... Ouais, bon, je le stoppe » continua t-il « ... OKay, à plus », confirma t-il pour clore la discussion, et il raccrocha.

« Rha, plus moyen de bosser tranquillement
- Ya quoi, Chef ? -- demanda gentiment mkdir.
- Bin, depuis que les oui\nnzz viennent ici, nfsd a plein de problèmes. Le KerneL le stoppe car il fait n'importe quoi. Et après, faut que je le relance, et le force à y retourner Il veut plus y aller.
- Bin, vous savez, ça doit pas être facile, avec ces gens qui font tout à l'envers.
- En fait, il paraît que les ponts entre les 2 territoires se cassent souvent -- enchaîna cc -- nfsd m'expliquait l'autre jour qu'il avait du mal à conserver la zone propre...
- Bon, enfin, c'est mon problème. Où en étais-je ?... Ah oui ! L'inode zip, tu le fabriques, et ensuite, on verra avec le KerneL pour le format de la zone.
- Bien chef -- répondirent en coeur mkdir et mount -- c'est parti !
- Bon, et vous deux ? Dépêchez-vous, je dois encore m'occuper du problème de tout à l'heure...
- Voilà, j'aimerai que cpp puisse aller apprendre avec les Grands Livres...
- Il est pas un peu jeune ?
- Bin, c'est à dire, que... Voilà... Quand on a fait la dernière Grande Reconstruction, chez bash, il avait vu les chemins qui mènent aux Grands Livres. Et je lui avait promis de l'y amener.
- Certes, c'est bien, mais pourquoi aujourd'hui ?
- C'est que... On a croisé bash, et il semble que Dieu cherche à lire les Grands Livres. Alors, je me suis dit que je pourrais y aller maintenant, voir les Grands Livres.
- Les Grands Livres, les Grands Livres. Tu n'as que ce mot a la bouche... -- un Grand Silence frisa -- Bon, d'accord ! »

« Pourquoi cette pu___n de fonction refuse de marcher... Bin merde, alors... J'y crois pas... Pourtant, ioctl, c'est pas compliqué... »

Jean-Pierre sourit. Il regardait son ami. Il l'écoutait. Il l'entendait dire que ioctl, c'était pas compliqué. Et ça le faisait sourire. Si il y avait un truc, sous Unix ou Linux, qui soit pas compliqué, Jean-Pierre n'aurait jamais imaginé que ce fut d'ioctl dont on parlât. Parce-que là, ioctl, c'est quelque chose...

« T'es sûr que tu la connais bien ?
- Bin quoi, tu te fous de ma gueule ?
- Nan, j'dis pas ça, mais tu sais, le mec qui m'avait développé ce programme, là, bin, il en avait chié au même endroit, quoi.
- Pfuut, un nabot. Un djeun de l'info. Un dégénéré d'une école d'ingénieur. Un qui a encore glâné son diplôme sur les tabourets du bar du foyer plus que sur les bancs de l'amphi... Moi, tu vois, moi, je vais te le finir, ce truc de merde.
- Eh, oh, dis pas ça, hein ? Ce truc, là, y me sert à connecter mes terminaux sur le central de l'agence. Je gagne un temps fou, avec ça. Le problème, c'est que c'est pas un prog officiel et que le service informatique de la boite veut pas le maintenir.
- T'affoles, mec, tu me connais pas. Jusqu'au boutiste, le bibi... L'ennui, avec les gens comme toi, c'est qu'ils s'affolent trop vite. Regardes... Je tape man ioctl... Et hop, mon PC favori me dit tout sur ce p_____n de ioctl. »

« Dis, papa, c'est encore loin ?
- Non, bonhomme. Encore 2 inodes à passer. Regarde la carte de cd. Là, on est où ?
- J'sais pas. On est passé par /, puis par usr, puis par la Marche info. Mais là, on a vu que des fi/chiers zarbi. T'avais dit qu'il fallait revenir avec gunzip. Puis, on est remonté par le chemin et redescendu sur man. C'est vers là qu'on va, je crois.
- Regardes ces collines, ces inodes, ces chemins. C'est pas beau, la Slash/ie ? »

Il est vrai qu'ils se trouvaient tous les deux devant un paysage magnifique. On aurait dit les dessins qui sont affichés à la buvette du village.

« Regarde » dit cc à son fiston, « tous ces inodes bien alignés, tu vois ? Un, Deux, Trois... Ça, c'est le pays des Grands Livres. »

« Eh, regarde Papa, là bas y'a du monde... »

Cc tourna la tête dans la direction indiquée par son fils. Puis, il rétorqua immédiatement:

« Laisse, c'est bash qui discute avec man. On attendra qu'il soit parti pour aller voir le chef des lieux. Viens. On va voir si on parle de toi.
- Je suis où ? Je suis où ? -- répéta le gamin tout excité.
- Comme tous les bin. T'es au début. Viens, on descend sur le chemin du panneau 1. »

Ils passèrent la Mar/che man1.

« Bin, quoi ? -- dit cpp -- C'est tout ?
- C'est vrai que c'est pas fameux. Attends voir... »

Ils se trouvaient sur une entrée de plaine, plutôt morne. Pas beaucoup d'inodes, peu de chemins. Rien qui vaille. Voyant la mine déconfite de son garçon, cc sortit un morceau de papier que cd lui avait donné avant la ballade.

« Tu veux pas manger un morceau de RAM, avant d'aller plus loin et pendant que je regarde le plan de cd ?
- Oh, Papa, tu m'avais promis. Mais là, on s'est gourré, non ?
- Je crois, fiston, mais on va trouver, foi de cc. »

Et il se plongea dans le plan de son ami. cpp, par dessus son épaule, intervint :

« C'est quoi, ça, j'y comprends rien. La bonne chère, ça veut dire quoi ?
- J'ai compilé un ensemble de renseignements de cd... Ça y est je sais/. La bonne chère... Ah ! Ce cd, quel boute-en-train et c'est toi qui as mis le doigt dessus, bonhomme... La bonne chère... Rappelle toi, le panneau, tout à l'heure, la Mar/che share... Share, quoi, ça te dit rien ? »

Et il prit son sac. 282 cycles plus tard, ils franchissaient la Marche.

« Tu vois, garçon, là, on arrive. Allez, cherche ton Livre. »

Cpp se rua sur toutes les inodes. Il fouillait, il ramassait, il lisait, il reposait. Son père, assis sur un . d'un lien, se reposait en regardant son fils.

Le gamin arriva en pleurant, réveillant son père.

« Papa, papa, c'est pas beau. J'arrive pas à lire...
- Hein quoi ?... Groumf ! -- dit cc en se frottant le visage -- Attends, laisses moi voir. »

Il prit le livre que lui tendait cpp. Il l'ouvrit, lu, et écarquilla les yeux.

« Fichtre, c'est quoi ces \027\048 ?
- Un code secret, c'est un code secret...
- Mais tu vois bien qu'on arrive à lire des choses, là vois, cpp The GNU preprocessor etc, etc... »

Cc tourna le livre, et lut : « cpp(1) »

« Bon, on le tient. Mais alors, comment ça se lit, un truc pareil... Attends, mon fils, je crois j'ai une idée... Les \, là, c'est un truc des ouinnzz. faut aller le leur demander...
- Ouha, mais t'es fou, on va pas y aller maintenant... T'as entendu Init ? Nfsd, il pète les plombs depuis que les ouinnzz viennent chez nous, alors bon. Moi, je veux lire mon livre... -- et les larmes revinrent.
- Moi, je te dis que... »

Et cc s'arrêta... Une voix haute, qu'il reconnut, semblait revenir des tréfonds.

« Doudidi, Doudidon
T'es pas très bon
Doudidi, doudida
cc, c'est pas ça. »

« Encore toi ? Mais t'es qui ?
- À qui tu parles, papa ?
- T'entends pas ? La voix, là. Doudidi... »

Cpp regarda son père, interloqué. D'habitude, quand il disait n'importe quoi, c'est qu'il avait un peu abusé de la Guinness, mais là...

Cc regarda son interloqué de fils. Donc, il n'y avait que lui pour entendre la voix... Voix qui reprit de bon coeur.

« Doudidon, ami cc
Pour un truc comme ça
À moi faut demander
Et réponse, tu auras. »

« Papa, j'ai pas envie de m'amuser, moi. Je joue pas. J'ai trouvé mon Livre, aides moi... »

Cc réfléchit, puis, à haute voix, s'adressant à la voix haute :

« Tu peux m'aider à déchiffrer les Grands Livres ? »

« Tu n'as pas encore compris ?
Je suis ta voix off
Pour le bonheur du petit
va chercher groff. »

Cc s'écria :

« Je sais, gamin, faut aller chercher groff... Maintenant, j'en suis sûr...
- Il est où ?
- Ah, ça ! On va retourner au village des b/in, on verra bien.
- C'est quoi, le coup de la voix, là. Tu te moquais de moi ?
- Écoutes, sacripant, j'ai vraiment entendu quelque chose qui me disait...
- Ah oui, comme moi, l'autre jour, quand on avait trouvé les trucs de Tar, dans la coupole, j'entendais des voix...
- Oui, mais non. Dans la coupole, ça peut être strace qui te parle. Mais, là, moi, j'ai vraiment...
- Bon, assez parlé. On y va ? »

Ils s'en retournèrent. Remontèrent sur la Grande Mar/che usr, redescendirent sur bin. Là, cd les attendait.

« Un problème, cd ?
- Non, rien. Bash m'a demandé de venir à toi. Il m'a dit que tu allais chercher quelqu'un.
- Comment tu sais ça, toi ?
- Pas moi, bash. Tu sais, le doigt de Dieu, moi, j'me pose plus de questions...
- Bon. Tu connais groff ?
- Je crois, tu sais, tu peux... Tu peux aller chercher ta sacoche de travail. Il paraît que Dieu est en colère, parce que groff...
- Quoi, c'est un bin, çuilà ? Et il faut que je le fasse ?
- Tu veux vraiment une réponse ? »

« Merde de merde de l'enc__é de la bistouriquette à échappement libre. Man marche plus... C'est pas possible, c'te machine de... Qui m'a enlevé nroff.
- Y'a quoi, là ? -- demanda Jean-Pierre.
- Attends, bouges pas. Ton prog, là, c'est pour du Linux ou pour un autre unix ?
- Bin, ça tourne sur un PC... »

Notre héro enfila cd/usr<return>find.-name'groff'-print

« Merde ! » fut sa seule constatation. « L'a pas groff/troff ! »

« Vouayye, yahouu, je sais... » et il se jeta sur les monceaux de papiers, de canettes, de disquettes... « L'est où, bordel. Je l'ai récupéré l'aut'jour... » et victorieux, tendit un disque ZIP sous le yeux ébahis de son ami.

Léna entra dans la pièce. Salua l'ami Jean-Pierre, fit un bisous câlin à son homme :

« Vous faites quoi, là ? »

Jean-Pierre prit la parole :

« Tu sais, j'avais besoin de finir un programme, mais y'a des soucis...
- Pas grave, je vais arranger ça. Faut que je retrouve les sources de nroff...
- Ah, je vois. Cc, grand fabriquant de bin, va encore devoir travailler... »