Les Sources de Tar

- Par Michel Simian -
Épisode 5
Un cc chez les src

Cc se trouvait dans une immense galerie, à peine éclairée, sur un pan incl/iné. Un léger bruit régulier, continu, une sorte de ronronnement, lui parvenait. L'endroit n'était guère rassurant.

Il ne savait que faire. Se diriger vers la lueur, là bas ? Revenir sur ses pas et rejoindre son fils et cd, dehors ?

Il se retourna vers la porte qu'il venait de franchir.

« Tiens, c'est marrant. » pensa t-il, « C'est la porte des src que je viens de passer, et je suis devant une porte des ../. Me serai-je trompé ? Non, j'étais avec cd, il m'aurait repris... »

Il chercha à se souvenir des missions précédentes.

« Est-ce que ça faisait pareil ? D'un côté, la porte, de l'autre la rem../ontée ? Je sais plus. Oh, et puis, c'est pas important. »

Il remarqua sur la porte un écriteau, et s'approcha :

« Étranger, tu quittes le territoire des src. Tu es venu pour fabriquer. Alors, laisse cet endroit propre et jette tous les obj(ets que tu as fait. »

Et une flêc>he indiquait un trou dans le mur, en dessous.

Cc se pencha, remarqua une grosse corde qui dépassait et était attachée à un clou. Dans le mur, un gros tuyau s'enfonçait.

Il regarda à l'autre bout. C'était loin, faiblement éclairé. Il discernait quelques fichiers étalés, des bins, sans doute épargnés par rm, des install.sh et même un makefile.

« Ça, je reconnais. C'est la zone des temporaires. » Il lui arrivait d'aller là bas, en mission. Il regarda la corde. « Et ça, c'est un lien. Bon, ça. Ça m'évitera des allers/retours. Je les ai utilisé pour quand, déjà ? Le dernier bin que j'ai fait ? C'était qui, celui-là... Euh... Oh et puis, zut. Je m'en rappelle jamais. »

C'était une parti/cularité des bin, de ne jamais se souvenir des missions passées. Comme si tout se réinitialisait. Contrairement aux fichiers, aux /dev, aux /etc qui eux, conservent jalousement ce qu'il savent.

« Bon, c'est pas tout. Faut y aller. » Il vérifia sa sacoche, jeta un coup d'oeil vers la porte, eût une pensée pour cpp, et s'enfonça dans la galerie.

Une bonne dizaine de pas plus loin, le couloir se séparait en 3 branches.

« Fichtre, c'est bien ma veine. Et personne ici pour te renseigner. En plus, on y voit rien, là dedans. »

Il s'apporcha d'un des couloirs. Elle était à peine visible, mais, à son début, il apercevait une petite porte, signalant l'entrée du couloir avec un petite pancarte marquée linux-2.0.35. Il regarda la porte opposée et put lire linux-2.2.14.

« Zut, je fais quoi, là ? »

En se dirigeant vers la 3eme porte, son pied s'enfonça dans le sol. Il trébucha, glissa, et se rattrapa au bord d'un trou, à une corde.

Il eût à peine le temps de lire un petit panneau devant le trou, lin->ux, que la corde l'entraîna dans un gros tuyau.

« Et mer##, un lien. Je traverse où, maintenant ?... »

Il glissait de plus en plus vite, vers la sortie, d'où émanait une lumière très blanche... Vers la fin, le tuyau se redressait, comme pour ralentir la chute, et, d'un coup, se recourba.

Cc fut éjecté à la sortie, s'envola, lâcha le li->en qui retomba au pied du tuyau, et se prépara à la l'arrivée.

POF... Il atterrit sur un ./ qui en s'écrasant, amortit sa chute.

« Tudieu, quelle dégringolade ! »

Un peu sonné, cc regardait à droite, à gauche, derrière, l'extrémité du lien, la corde, gisait à quelques mètres, sur un autre ./.

« L'autre côté de la porte. » pensa t-il, « Je commenca à comprendre le truc. »

Dès qu'il se leva pour aller ramasser la corde, le ./ sur lequel il était assis se rego/nfla, et la corde s'engouffra immédiatement dans le tuyau pour remonter vers l'entrée du lien.

« Rusé, le truc... Ce sont les ./ et les ../ qui actionnent les portes. Bon, alors, maintenant, où suis-je ?... »

Le paysage était magnifique. Il se trouvait au pied d'une montagne, tourné vers la vallée. Le chemin qui commençait à partir de lui descendait en serpentant, en s'élargissant avec de nombreuses bifurcations. Devant chaque embranchement, un arbre était planté, comme pour empêcher l'accès. Les branches de ces arbres se terminaient toutes par des Slash/s qui semblaient habiter là.

« Des fichiers. », pensa t-il. « Ce doit être des src. faut donc que je visite tout çà pour trouver les Sources de Tar ? Y'a pas un plan, ici ? »

Et il commença la descente vers le 1er arbre.

« Doudidi doudidon, tu as franchis la porte, doudidi doudidon, tu es un cloporte... »

« Encore cette voix. Qui es tu ? Où es tu ? »

« Si tu veux le passage,
tu dois payer le péage...
À la question que je pose
tu dois répondre en prose. »

« Je ne comprends rien à ton histoire. Je ne suis pas un poète, moi mais un bin fabriquant. Tu m'embêtes, avec ta question. Moi je suis en mission. Je cherche les Sources de Tar et suis déjà en retard. »

« doudida, tu vois ?
Déjà tu commences... »

Cc s'énervait. Il continua sa marche.

« Doudidon, fais le malin
tu finiras en boudin.
Soit tu acceptes mon aide
soit, en mission, tu décèdes. »

« Décidemment, c'est trop fort ! » pensa t-il. Et il dévala le chemin.

Arrivé au 1er arbre, un long cri lui glaça le sang...

« YYYYEEEEEEHHHHH, à moi les src !
On vient nous fabriquer.
Aux armes, sus au cc !
Il faut le dépecer ! »

Pas rassuré, cc regardait par tous les côté. De chaque arbre descendaient des fichiers, qui se regroupaient, et s'avançaient vers lui, menaçants.

« Olà, amis. Je suis un Slash/, comme vous. Je suis en mission pour la Grande Reconstruction. Je ne vous veux aucun mal. »

L'un des src prit la parole :

« Tu es chez nous, étranger.
Et tout cc que tu es,
c'est pour nous transformer.
On ne veut plus payer. »

« Vous parlez tous comme cela, euh, je veux dire, c'est joli, mais en bas, chez nous, on parle pas comme ça, quoi... »

« C'est notre culture,
notre manière d'être.
Les gens de ta pointure,
sont d'une autre mouture.

Nous avons nos langages
qui sont nos bagages
pour nous reconnaître
et notre bien être

Mais quand vous arrivez
c'est pour tout casser
prendre nos fichiers
et en faire des objets. »

Les src qui avaient des main(s) le saisirent et le couchèrent. Ils piétinaient, tapaient, se ruaient sur cc qui, sous le nombre, ne pouvait pas se défendre. Tant bien que mal, il réussit à sortir son lex de sa boîte à outil et le brandit fermement :

« Ohh, c'est fini, oui, ou je vous analyse... » cria t-il.

À la vue de lex, les src reculèrent.

« Non Etranger, ne fait pas cela.
À toi, nous n'en voulons pas.
Mais comprend notre colère
quand tu nous prend un frère. »

« Dura lex, sed lex. » ironisa cc. « Il me faut les Sources de Tar. »

« Beaucoup de nous mourrons
mais jamais ne vendrons
un père ou un ami
pour un KerneL pouuri. »

« Aïe, ça se corse, va falloire se battre. » se dit cc.

« Doudidi, doudidon.
Si tu veux sortir vivant,
et revoir ton enfant.
La réponse adéquate
Ou les src t'abattent »


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Fiche mise à jour le samedi 20 janvier 2001.
Thomas Nemeth
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